Cayeux-sur-Mer, capitale du galet :
L'exploitation des galets à Cayeux-sur-Mer constitue un pôle industriel unique en France. Elle existe depuis le milieu du XIXème siècle et emploie aujourd'hui près de 300 personnes.
L'histoire commence au coeur des falaises de craie qui constituent le littoral au sud de la commune. Fragilisées par les intempéries, le ruissellement des eaux et la houle, elles se dissolvent, se désagrègent, s'éboulent et libèrent les couches de silex qu'elles contiennent. Roulés par les vagues, ces fragments de roche très dure s'entrechoquent et s'arrondissent progressivement, jusqu'à devenir de beaux galets ronds que les courants marins poussent vers le nord. Dans leur grande majorité, ils échouent, après ce petit voyage, sur la grève entre Onival et la pointe du Hourdel où ils sont bloqués dans leur progression par le courant du fleuve Somme.
Quatre entreprises exploitent le galet à Cayeux-sur-Mer :
-GSM en compte deux : la première est chargée de l'extraction des galets, la seconde, l'usine du Hourdel, effectue du tamisage en granulométrie fine de galets concassés.
-Silmer dont la spécialité est la calcination et le broyage de galets.
-Sibelco dont l'activité consiste à trier et calibrer des galets ronds.
Dans les gisements littoraux ou sur le domaine public maritime, les galets exploités à Cayeux sont constitués à plus de 99 % de silice.
Les galets sont pour une part extraits de carrières terrestres (250 tonnes par an) et pour une autre prélevés directement sur le cordon côtier (55 tonnes par an).
Une particularité tout à fait cayolaise : sur le littoral, ils sont ramassés à la main en 2016 comme ils l'étaient au siècle dernier : l'oeil humain permet de les choisir en fonction de leur taille, de leur arrondi et de leur couleur. Avec pour seule différence le fait qu'une fois récoltés, ils sont aujourd'hui transportés à la pelle mécanique, alors qu'ils étaient autrefois remontés à dos de de cheval ou de mulet.
Les utilisations des produits extraits sont très variées : les galets ronds servent de charges broyantes dans l'industrie de la céramique et des minéraux industriels. Ils sont utilisés aussi en décoration. Les silex fins entrent dans la composition de bétons spéciaux ou servent d'abrasifs. Les granulats, sables et graviers sont livrés à l'industrie du BTP.
Plus étonnant, les galets les plus purs en silice sont calcinés à très haute température dans l'usine Silmer. Ils deviennent alors tout à fait blancs et peuvent entrer dans la composition de peintures, de résines ou d'enduits.
Chaque tonne de galet prélevée par les industriels sur le littoral ou dans les carrières doit obligatoirement être remplacée, rendue à la nature. Les galets restitués par les carriers servent à renforcer la digue de protection contre la mer. Il s'agit de galets oxydés, provenant des carrières terrestres. Après quelques mois ou quelques années roulés par la mer, purifiés, ils seront à nouveau exploitables industriellement.