"Si le confinement, dans sa phase actuelle est fondamental pour protéger notre société (...) il reste néanmoins vécu comme un cauchemar par nombre de nos concitoyens et en particulier par les professionnels du tourisme. Cette période les ruine. En tant que maire, je partage pour ma commune, ce désespoir. Il me semble ainsi légitime que le pouvoir reconnaisse l'état de catastrophe économique des petites villes balnéaires qui vont vivre une haute saison touristique blanche, après avoir été fragilisés par les tempêtes hivernales." C'est en ces termes que le maire de Cayeux-sur-Mer, Jean-Paul Lecomte s'est adressé, dans un courrier du 20 avril 2020, aux services de l'État.
En parallèle, et parce que l'on se projette avant tout vers l'avenir, un travail assidu est mené par la municipalité avec ces mêmes services pour obtenir au plus tôt et dans les meilleurs conditions de respect des consignes sanitaires l'accès public à la plage de Cayeux-sur-Mer, et l'autorisation d'installation du chemin de planches et des cabines.
Le 1er ministre Édouard Philippe l'avait annoncé à l'assemblée nationale le 28 avril, lors de la présentation du processus de déconfinement, les plages devraient rester fermées jusqu'au 1er juin 2020. Revendiquant l'accès à un espace naturel, particulièrement vaste à Cayeux-sur-Mer et permettant la distanciation sociale, Eulalie Steens, cayolaise propose une pétition en ligne, qui a déjà rassemblé 16 715 signatures à la date du 6 mai 2020. "Dans un espace aussi vaste, explique Eulalie Steens, les habitants (2.500) ne peuvent que respecter la distanciation sociale. Si les supermarchés sont restés ouverts pendant le confinement, si les établissements scolaires rouvriront le 11 Mai prochain, il me semble à moi-même et aux signataires de cette pétition, qu'il reste absurde de fermer le littoral français.
Dans le même objectif, lundi 4 mai 2020, le député de la circonscription, Emmanuel Maquet, a co-signé, avec Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais, un courrier demandant au 1er ministre de reconsidérer la fermeture obligatoires des plages jusqu'au 1er juin. "Cette décision suscite en effet l'incompréhension de nos concitoyens. Ceux-ci nous font remarquer que les Français pourront se rendre dans les commerces, petits et grands, qu'ils pourront rayonner 100 km autour de chez eux et chercher le calme et les grands espaces dans les forêts et les chemins de randonnée mais que par contre, ils ne pourront pas se détendre sur nos plages qui sont pourtant parmi les plus grandes de France ! Bien entendu, il ne s'agit pas d'ouvrir sans discernement nos plages. Ce que nous proposons, c'est de définir les heures les plus favorables, quand la plage est la plus vaste et donc lors des marées basses. Il s'agit ensuite de laisser aux maires le soin de permettre ou d'autoriser l'accès à la plage en fonction de la typographie et des contraintes et particularités locales, bien entendu, dans le respect des règles sanitaires et de distanciation sociale." ajoutent les deux députés dans leur courrier.
Mardi 5 mai, lors de l'examen du projet de loi prorogeant l'état d'urgence sanitaire et prévoyant les modalités du déconfinement, les sénateurs ont voté un amendement permettant par décret d'ouvrir les plages au public à condition de pratiquer une activité sportive individuelle. Olivier Véran, ministre de la santé, a réagit en soulignant que l'épidémie n'était pas terminée, sa crainte étant de voir les Français se ruer sur les plages si celles-ci étaient ouvertes trop tôt. L'Assemblée nationale débute l'examen de ce projet de loi le mercredi 6 mai 2020.
Cayeux-sur-Mer, mercredi 6 mai 2020 11h00